Soulages à la Fondation Gianadda, Georges Mathieu chez Templon… l’heure est à la mise au point sur l’abstraction lyrique et ses principaux représentants.
Tandis que les peintres américains plébiscitent l’abandon de la figuration, en France, un mouvement apparaît autour de l’expression lyrique qui privilégie le geste et la spontanéité.
Hans Hartung : la liberté du sujet
Les premières œuvres d’Hans Hartung (1904-1989), peintre français d’origine allemande, sont des tourbillons d’encre noire tracés les yeux fermés. Place à l’intuition ! Le graphisme laisse la place à des faisceaux de lignes parallèles qui vont définir son style. Il obtient une reconnaissance internationale en 1960, avec le Grand Prix de peinture à la 30e Biennale de Venise.
Il épouse la peintre norvégienne Anna-Eva Bergman (1909-1987) avec qui il mène des recherches sur des formes de plus en plus minimalistes. Pulvérisations, grattages, utilisation de balais de branchages ou de rouleaux à lithographie… Hans Hartung n’a cessé de chercher de nouveaux outils dans son geste pictural.
Georges Mathieu : l’énergie pure
Le peintre français Georges Mathieu (1921-2012) fait figure de précurseur dans la recherche d’un langage primitif. Il écrase les couleurs avec le doigt et privilégie la vitesse, à l’instar de l’artiste américano-ukrainienne Janet Sobel(1894-1968) ou, à la même époque, de l’Américain Jackson Pollock. Ses improvisations filmées le portent dans les années 1950 vers un débordement baroque, puis vers la calligraphie. En 1956, il se produit devant 2000 personnes au Théâtre de la Ville de Paris pour réaliser une toile de 48 m² lors de la Nuit de la Poésie. Plus tard, dans les années 1970, l’artiste réalise différentes performances avec le musicien Vangelis.
L’outrenoire de Pierre Soulages
Les œuvres du Français Pierre Soulages (né en 1919), fasciné par la Préhistoire et l’art roman, jouent avec des motifs sombres sur des surfaces colorées, créant une calligraphie personnelle. Le noir lumière, ou « outrenoir », vibre avec les stries et les épaisseurs. Passée en vente aux enchères en 2013, la Peinture, 21 novembre 1959 pulvérise des records. La Fondation Gianadda lui consacre actuellement une importante rétrospective qui réunit notamment la collection de ses œuvres conservées au Centre Pompidou à Paris.
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